Barack Obama, s’est fait excuser car il ne pourra se rendre au sommet EU/UE qui se déroulera en Espagne les 23 et 24 mai 2010. Les Européens se sentent abandonnés, car c’est la première fois qu’un Président américain n'y participe pas. Mais tout le laissait déjà présager, avec son absence en novembre dernier au mini-sommet EU/UE, qui se tenait pourtant à Washington ; où il passa moins d'une demi-heure, ainsi que le fait qu’il ne se soit pas déplacé pour les cérémonies commémoratives de la chute du mur de Berlin en Allemagne.
Il est vrai que l’Union Européenne, représentée à Copenhague par tant de Présidents et surtout par tant d’égos, a pu désarçonner le Président américain.
De plus, le manque de cohérence des politiques économiques à l’intérieur de l’Europe en a fait un marché de « dumping » idéal pour les biens provenant de l’extérieur de l’Union, où souvent l’OMC [l’Organisation Mondiale du Commerce] tranche en cas de désaccord. Or l’Amérique contrôle implicitement l’OMC.
En outre l’échec d’une politique financière de rigueur commune autour de l’Euro inquiète le FMI [le Fonds Monétaire International], qui a récemment proposé d’intervenir afin de sortir la Grèce de la situation catastrophique où elle se trouve actuellement. Elle s’y est opposée, mais aussi d’autres pays de l’Union, qui la suivent de très près, comme l’Espagne ou le Portugal…et pas si bien placée que cela…la France. Pourtant afin d’aider la Grèce 23 milliards d’Euros suffiraient. Mais qui les lui donnerait parmi les 27 pays de l’Union ?
Ajouté à cela, l’absence d’une figure politique qui lui ferait parler par la voix d’un seul Président élu, représentant l’Union vis-à-vis du Monde, et pour un laps de temps suffisamment long pour qu’il ait le loisir de mener une politique efficace, comme c’est le cas actuellement pour les 52 Etats américains représentés par un seul et unique président, Barack Obama. Or avec sa présidence tournante tous les six mois, l’Europe est loin de représenter une image de gouvernance stable et crédible à la face du Monde.
De plus l’Union Européenne, n’est pas une priorité actuelle pour les Américains, ce serait même un concurrent frère sur les nouveaux marchés qu’ils voudraient conquérir ou, du moins, ne pas être absents.
Parallèlement à cela, le Président américain a décidé de geler pour de longues années le projet spatial des Etats-Unis. Car le plus urgent, actuellement pour l’Amérique, en cette situation de crise, est la résorption de sa dette, afin d’avoir les coudées franches pour négocier avec les pays d’Asie, avec qui les relations sont loin d’être faciles, si l’on se souvient, notamment, du bras de fer qui l’oppose à la Chine, qui lui reproche sa livraison d’armes à Taiwan, ainsi que de recevoir le Dalai Lama. Afin de compliquer l’ensemble, l’Empire du milieu s’oppose aux sanctions proposées par les démocraties occidentales vis-à-vis de l’Iran, qui en profite, jouant de ce désaccord, pour décider de s’en remettre à l’AIEA [l’Agence Internationale de l’Energie Atomique].
Alors l’Europe s’organise, la France et l’Allemagne se redécouvrent des intérêts communs. La Roumanie, bien qu’ayant accepté le bouclier anti-missile américain pour 2015, se résout à ne pas l’avoir, avec le réchauffement des relations Russo-américaines. Car l’Amérique a besoin, maintenant et plus que jamais de la Russie. Et les Européens pour complaire et s’ajuster aux réalités du moment et à l’agenda du Président américain ont repoussé le sommet de Madrid, qui se tiendra, finalement peut-être, à Bruxelles au cours du 2è semestre 2010.
A défaut de vous proposer la lecture des circonstances et des causes de la chute de l'Empire romain, voici livrées quelques réflexions acquises par une expérience certaine au sein de groupes internationaux :
http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/les-nouveaux-peaux-rouges-57014
Les américains se tournent résolument vers la Chine :
http://www.newsweek.com/id/225615
Par Chantal Sayegh-Dursus