Selon le livre de Pierre Merle « L’élève humilié : l’école un espace de non-droit ? », les principes républicains, d'égalité de chances pour tous, semblent être foulés du pied.
« Présentation de l'ouvrage :
Contrairement à une idée généralement défendue par l'institution scolaire, les notes constituent une mesure imparfaite du niveau scolaire des élèves. Il existe des biais - c'est-à-dire des erreurs systématiques - de mesure de la compétence des élèves par leurs professeurs. La notation d'une copie est différente selon l'académie, l'établissement, la classe et même les caractéristiques de chaque élève (origine sociale, sexe, redoublement...).
Pourquoi de telles différences entre des mesures anonymes et la mesure des compétences des élèves par leurs enseignants ? À partir d'une enquête menée auprès des professeurs, l'ouvrage montre comment la notation d'une copie résulte d'un véritable processus de fabrication. Dans le quotidien de leur classe, les enseignants mettent en œuvre, plus ou moins consciemment, de véritables stratégies d'évaluation.
Contrairement aux apparences, les notes scolaires résultent d'une sorte de bricolage car les professeurs cherchent à atteindre des objectifs multiples et contradictoires : prévenir le découragement des plus faibles, éviter le relâchement des meilleurs, limiter la contestation... Les enseignants doivent aussi respecter des normes d'évaluation spécifiques à leur discipline, leur établissement, la classe, etc...
Même les épreuves du baccalauréat n'échappent pas à un processus de fabrication. La correction des épreuves écrites est un processus très réglementé par des commissions diverses qui définissent précisément les modalités de correction des copies. Il en est de même des oraux et des délibérations des jurys. Malgré le souci constant de l'équité, l'institution scolaire peine à assurer l'égalité de traitement des élèves. L'ouvrage propose quelques pistes qui contribueraient à une meilleure justice scolaire.
Biographie de l'auteur:
Pierre Merle, sociologue, est professeur d'université. Il enseigne à l'IUFM de Bretagne. Il a notamment publié Sociologie de l'évaluation scolaire (1998), La démocratisation de l'enseignement (2002), L'élève humilié. L'école : un espace de non-droit ? (2005) ».
« L’élève humilié : l’école un espace de non-droit » de Pierre Merle chez PUF