Contrairement à ses prédécesseurs, le nouveau Président des Etats-Unis ne semble pas subir l’usure du pouvoir. A contrario, au fil des jours, il commence à mieux appréhender les grands clivages politiques mondiaux, et perçoit le Monde comme un vaste jeu d’échec, où il avance ses pions avec intelligence et brio.
En effet, il en avance certains et en retire d’autres, mais ne joue jamais en force, différemment de Georges Bush, le Président sortant. Et, surtout, il tient compte des intérêts de tous les protagonistes :
Google quitte la Chine en rétorsion au manque d’ouverture politique des dirigeants actuels et à cause de la censure qui y sévit encore. Mais, dans son approche du problème Iranien, il joue autrement ; en utilisant par exemple le Président français, au moment où ce dernier, battu lors des régionales, avait le plus grand besoin de reconnaissance internationale.
En effet, Nicolas Sarkozy a été son émissaire diplomatique en Chine, afin d’essayer d’infléchir la position de l’Empire du Milieu sur le problème du nucléaire iranien, qui le préoccupe tout particulièrement. Aussi, Sarkozy fut le premier pour l'exposition universelle de Shanghai et à assurer de son soutien et de son admiration le Président chinois. Mais ce dernier ne l’avait-il pas préalablement demandé de « tâter le terrain » à Washington afin d’avancer que le Yuan pourrait bientôt supplanter le dollar US. Ce que Nicolas Sarkozy ne s’était pas privé d’insinuer.
Il faut cependant signaler que, contrairement aux autres Présidents avant lui, Barack Obama, n’est jamais manipulateur, encore moins cynique. Car il sait remercier pour tout service rendu.
Ainsi, s’il a été le premier à féliciter le nouveau Premier Ministre conservateur anglais, comme c’est de coutume entre les deux pays. Mais il a tout particulièrement insisté, en cette occasion, sur la nécessité de rapprochement de son pays avec la France. ; octroyant ainsi un poids nouveau à l’hexagone face à l’Allemagne. Alors qu’encore tout récemment, la Grande-Bretagne était jouée comme le cheval de Troie d’Outre-Atlantique; utilisée pour influer à l’intérieur de l’Europe contre les intérêts majeurs des Européens.
Cette forte personnalité politique d’Obama s’exerce également à l’intérieur des Etats-Unis, où il n’hésite pas à affronter le Congrès, contre le financement par exemple des partis politiques par les Grands groupes. Et de ce fait, contre le lobbying actif que subit la chambre des députés afin de voter des lois en faveur des importantes sociétés américaines.
Il est le premier moralisateur de l’économie américaine. Son honnêteté et sa probité politique sont le « guide line » qu’il entend appliquer à l’Amérique d'aujourd'hui. Et ce miroir américain ne peut que nous être bénéfique.
Chantal Sayegh-Dursus
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