http://www.punch-frappe.com/article-33122053.html
C’est passé presqu’inaperçu, mais Dimanche dernier sur RTL, selon un cadre du Parti Socialiste, « Martine Aubry se l’est jouée Merkel » en ne s’opposant pas à la Réforme des retraites. Ce qui a fort surpris la gauche mais surtout la droite. Dominique de Villepin l’a approuvée sur i-télé : « un très bon signe pour notre pays. Nous avons besoin de consensus sur les grands défis que nous allons relever ». Par contre Jean-Luc Mélenchon, estime qu’elle n’a pas joué son rôle d’opposition : « Commencer une négociation en annonçant qu’on est d’accord avec l’objectif de la partie adverse est désastreux pour le rapport syndical ».
Cette Réforme visant à repousser l’âge de la retraite qui avait été ramené, à l’époque à 60 ans par le Gouvernement Socialiste, se fait dans un contexte de crise économique mondiale. Mais des comportements spécifiques font que la France est l'un des pays d’Europe les plus mal placés pour exiger une telle Réforme, et ceci pour une raison fort simple : Henry Chapier l’a très bien expliqué ce désespoir dans son livre « Il est interdit de vieillir ». Contrairement aux pays d’Europe du Nord où le rajeunissement des organigrammes n’est pas nécessairement un objectif de croissance, le salarié français est remercié de plus en plus jeune. Il se voit même dans l’impossibilité de garder ou de se trouver un emploi après 50 ans.
D'après Beta Politique : " On va nous dire de travailler plus longtemps, mais qui nous dira que l’âge moyen de départ en retraite est aujourd’hui de 55 ans, conséquence de choix industriels datés. Pour « sauver » une « industrie » française, on a misé à l’excès sur la « compétitivité » de vieux métiers, en sacrifiant l’innovation. Que l’on est devenus ainsi le pays avec la meilleure productivité horaire mondiale (112 si n donne une base 100 aux Etats-Unis), mais avec l’un des taux de travail les plus faibles au monde (1/4 de la population totale). ¼ pressurés, épuisés, suicidés, en partie câjolés dans des grands groupes, en partie exposés dans des petites entreprises de sous-traitance. Et ¾ qui ne travaillent pas dont tellement qui le voudraient bien ".
Donc exiger qu'il prenne sa retraite à 65 ? 70 ? 75 ans ? est un gag majeur. Les retraites se verront simplement de plus en plus amputées d'années de non cotisation, jusqu'à se réduire à la portion congrue.
La réponse de la priorité de cette Réforme nous est donnée dans Le Canard Enchaîné de ce Mercredi : « en 2013, le déficit cumulé du régime de base pourrait dépasser 50 milliards d’euros (…) vu l’ampleur de son déficit et de son endettement, la France est sous surveillance des agences de notation. Si elle ne veut pas se retrouver dans la situation de la Grèce et du Portugal et voir sa note dégradée, elle doit réformer au plus vite son système de retraites. Une dégradation entraînant une hausse immédiate du coût des emprunts sur les marchés (…) ».
Or la France a actuellement besoin de lancer son Grand Emprunt.
Oui, mais à quand la Réforme des mentalités ? Et surtout à quand une réunion extraordinaire de crise pour Une Réforme pour le droit opposable au travail jusqu’à 65 ans ?
http://www.punch-frappe.com/article-33122053.html