On ne sait rien de ses choix, de son programme ; sauf qu’elle a tout le parti avec elle et derrière elle. Trompe l’œil ? Muppet ? Future Merkel ? On s’interroge encore. Mais également Vincent Peillon, qui avait bien obtenu son accord avant son rendez-vous manqué avec France 2 ; ainsi que tous les journalistes du Grand-Jury-RTL-Le Figaro-LCI, lorsque le 17 janvier dernier, elle avait exprimé son opinion pour le report de l’âge de la retraite au-delà de 60 ans. Dans les deux cas, elle a fait une volte-face étonnante.
Car il est bien évident que dans un cas comme dans l’autre, elle a été sermonnée ; bien qu’elle soit surnommée « la cheftaine du parti ».
Faut-il croire que les diplodocus du parti n’acceptent l’autorité d’une femme que lorsqu’elle obéi à leurs ordres et suit leurs instructions ?
Dans le temps, elle avait convaincu par un discours volontariste et engagé lors de la campagne Présidentielle face à Jacques Chirac, en 1995. Ses analyses convaincantes avait séduit plus d’un électeur socialiste et brusquement elle avait disparu de l’espace politique, nous dirions plutôt avait été escamotée par le parti. On avait entendu dire ensuite que fille de Jacques Delors, elle militait depuis …Mais plus aucune intervention publique, du moins de son propre chef. Elle approuvait celui-ci, soutenait les propos de celui-là, s’indignait contre untel. Bref, elle avait abandonné toute personnalité politique propre.
Brusquement par un nouveau tour de passe-passe elle réapparaît face à Ségolène Royal, pour remplacer François Hollande, alors que tous pariaient sur Bertrand Delanoë, challenger évident et interlocuteur privilégié, que la gestion de la Capitale semblait pressentir à de plus hautes fonctions, comme ce fut le cas de son prédécesseur à cette même mairie. Par un tour de magie encore plus incroyable, alors qu’elle ne représente que 18% des voix au premier tour, ou plutôt 25% avec les premiers ralliements et 34,7% avec les voix de Delanoë, contre 42, 51 % pour Ségolène Royal, elle se voit propulsée à la tête du Secrétariat Général du Parti.
Et dans ce cas, on peut également se permettre de faire un retour en arrière et de s’interroger sur les propos tenus par François Hollande avant les élections de 2007, à propos de la candidate désignée par l’ensemble des militants, où il affirmait tout simplement qu’il ne fallait point s’inquiéter que le Parti veillait et serait là pour prendre les décisions et gérer le pays. Alors que c’était le fonctionnement et le mode de gestion de ce même parti qu’exécrait le militant de base.
On se revoit alors propulsés à la pire période de l’apparatchik soviétique, avec toutes ses dérives manipulations, confiscation du pouvoir, amour immodéré pour les avantages divers dont bénéficièrent les membres du parti. Ce qui expliquerait le nombre jamais égalé dans l’histoire de la Vème République de membres du parti qui changent de parti. Nous osons croire, qu’en toute honnêteté politique, que ce n’est point pour bénéficier des avantages du pouvoir qui deviendrait ainsi pouvoir pour se servir mais mais non plus pouvoir pour servir.
Chantal Sayegh-Dursus
J'ai lu et choisi pour vous, jetez-y un coup d'oeil, vous ne serez pas décus:
http://www.francesoir.fr/politique/2009/11/25/martine-aubry.html
http://www.lesechos.fr/info/analyses/020333283566.htm?xtor=RSS-2059
http://mobile.agoravox.fr/actualites/politique/article/analyse-du-discours-aubry-68399
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/martine-aubry-la-cheftaine-du-ps_736628.html
http://www.marianne2.fr/Segolene-Martine-c-est-la-lutte-finale!_a93460.html