On sent bien qu’elle piaffe, qu’elle est impatiente de prendre les rênes du pouvoir, la Secrétaire Générale du Parti Socialiste, par exemple :
- En affirmant que la retraite à plus de 60 ans était peut-être inéluctable, avant de faire machine arrière à la demande du parti.
- Ensuite en suggérant, avant tous les autres, que la gauche devrait tourner la page, et envisager un avenir sans DSK,
- et plus récemment en adoubant Christine Lagarde à la tête du FMI.
Car elle se voit bien comme Angela Merkel, Martine Aubry. diriger un parti fort et réconcilié qu’elle a elle-même régénéré et réformé. Car il ne faut pas l’oublier c’est bien par manque de programme cohérent que le parti a perdu les dernières élections, et c’est bien à elle qu’on a fait appel pour réveiller et réformer ce parti. Elle aurait donc du être le seul candidat crédible du parti, selon la logique même du parti. Car contrairement à ce que l'on reprochait à Ségolène Royal n'a-t-elle pas su, elle, rassembler ?
Mais ce qu’elle feint d’oublier, c’est que ceux qui l’avaient propulsée à la tête du parti ne l’avaient fait que pour barrer la route à l’ex-égérie des militants de base. Ils n’allaient surtout pas substituer une femme à une autre, aussi compétente soit-elle. Qui avait d'ailleurs prétendu que Ségolène Royal ne l'était pas. D’ailleurs qu’a donc à voir la compétence en politique ? Depuis quand un bon Ministre de l'économie ne suffirait-il pas dans un gouvernement ? Aussi quand elle s’est avancée pour être en tête de liste aux prochaines présidentielles, pourquoi donc tous se sont-ils proposés contre elle ?
Car une femme, Président de la République, cela ferait désordre à la tête du parti.
Elle avait oublié Martine Aubry qu’elle est la Secrétaire Générale d’un parti machiste, peut-être le plus machiste de France.
Tout sauf Martine est le nouveau mot d’ordre, comme au temps du tout sauf Ségolène :
« Mais qui va garder les enfants ? »
Le parti socialiste se pourvoira donc d’un « homme » qui :
- n’aura pas réformé le parti,
- à cause de querelles personnelles afférantes à sa vie privée lui aura fait perdre les dernières élections,
- qui pour l’instant n’a fait preuve d’aucune qualité ni compétence particulière pour gérer quoi que ce soit.
Mais c’est « un homme », et c’est bien ce qu’exige le parti.
Articles précédents:
Politique : Mais qui est Martine Aubry ?