Le Président de la Région, d’étiquette socialiste, a bénéficié d’une victoire écrasante dès le premier tour des régionales, grâce à un suffrage de 56,5 % des voix, avec 49,8% de votants exprimés. Mais aussi, avec l'arrivée et le soutien d’une alliée inattendue en la personne de Gabrielle Louis-Carabin, fondatrice de l’UMP- Guadeloupe.
Cette alliance, contre nature, a pu se concrétiser, à cause de la nomination de l’UMP Marie-Luce Penchard ; fille de l’ancien Ministre de la francophonie, Lucette Michaux-Chevry, en tant Ministre des Départements et territoires d’Outre-Mer.
Cette dernière résidant actuellement en Métropole, a donc bénéficié d’un parachutage en bonne et due forme.
Depuis ce qu'elle considère comme un affront, Gabrielle Louis-Carabin ne décolère pas. Elle a d'ailleurs rendu sa carte de membre à l’UMP.
Une fois encore l’ouverture a payé, mais cette fois, au bénéfice du Parti Socialiste de Guadeloupe et en contre-emploi de l’objectif recherché par la nomination de la jeune Ministre UMP, par Nicolas Sarkozy.
En outre, cette dernière, lors de sa campagne pour les régionales avait été épinglée pour des propos incompatibles avec sa fonction de Ministre:
“Nous en sommes à une enveloppe de plus de 500 millions d’euros aujourd’hui pour l’Outre-mer, et ça me ferait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de la Réunion, au bénéfice de la Martinique ».
Mais Victorin Lurel a d'abord battu sa rivale, qui n’a recueilli que 14% des suffrages, par une stratégie tout à fait personnelle :
- Il a occulté les évènements de 2009, ainsi que le débat sur l’évolution statutaire.
- Il a parlé de "tirer un trait sur le passé d’esclaves "; ce qui a mis de son côté les petits patrons locaux, ainsi que les ancien colons et a eu un effet lénifiant sur l'ensemble de l'électorat ; en rassurant les craintifs et tous les conservateurs de la région sur la continuité nationale.
- Il s’est battu sur des questions basiques ; en s’opposant, par exemple, au Décret sur la mobilité des fonctionnaires, qui sont nombreux aux Antilles à cause de l’inexistence du tissu industriel local. Et s’est dit prêt à s’associer au recours juridictionnel du groupe socialiste de l’Assemblée Nationale contre ce Décret ; ce qui lui a valut le soutien du L.K.P.
- Bref, il a su tirer parti de toutes les failles de son adversaire, novice en politique. Mais à travers elle, c’est sa mère, ennemie de longue date, qu’il a visé, Lucette Michaux-Chevry, la dame de fer de la Guadeloupe.
http://www.montraykreyol.org/spip.php?article2713
http://www.fwiyapin.fr/2010/03/entretien-avec-lucette-michaux-chevry/
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