Le premier macho de l’année a été élu en 1999. Cette année c’est Louis Nicollin, président du club de football de Montpellier. Les votes se sont fait sans indication de nom d’auteur. Près d’un tiers ont choisi :
« On peut se parler, se dire les choses. On est des hommes, pas des gonzesses. »
(Source : L'Équipe, 2 novembre 2009 ; au sujet d'un différend avec Benoît Pedretti, capitaine de l’équipe de football d'Auxerre).
Carton rouge à Louis Nicollin, qui en 2000 avait déjà dû présenter des excuses aux Chiennes de garde pour des propos injurieux sur les femmes. Or il a continué à se répandre en déclarations sexistes et homophobes. Pour lui, les femmes (les « gonzesses ») seraient-elles des sous-hommes, des moins que rien ?
Certains parleront de gauloiserie, ce qui est faire injure aux Gaulois dont rien ne prouve qu’ils ne respectaient pas l’éthique sportive.
D’autres diront que ce monsieur est un Méridional, ce qui est une insulte aux millions de gens du Midi qui ne se reconnaissent pas dans une telle incontinence verbale.
Quelle image du sport français donne ce dirigeant qui pratique violence verbale et attaques dégradantes ! Dans les stades, il y a des règles, dans les tribunes aussi, et même au président tout n'est pas permis.
La célèbre « galanterie française » ?
Avec le sport, où les femmes sont trop souvent discriminées et rabaissées, où on commente leur physique plutôt que leurs performances (cf. tant de commentaires lors des derniers JO), la politique est un autre domaine où les machos imposent leur violence. En France, où les partis préfèrent perdre de l’argent plutôt que de respecter la loi sur la parité, les hommes politiques se permettent des déclarations sexistes inimaginables dans les autres démocraties : est-ce cela, « l’exception française » - galanterie avec certaines femmes, goujaterie avec toutes les autres ?
Les dauphins du Macho de l'année
sont deux hommes politiques (ex-æquo) :
• Alain Destrem, conseiller d’arrondissement de Paris UMP, qui a déclaré : « La photo de Ségolène Royal en boubou me fait penser à ma femme de ménage. » [à la vue d’une photo de Ségolène Royal portant un boubou, lors d’une visite à Dakar] Conseil de Paris, 8 avril 2009
Voilà un homme politique qui cumule dans la même phrase racisme, sexisme et mépris de classe ! A-t-il sa place dans une assemblée élue ?
• et Jean Lassalle, député MoDem, pour sa réponse à un journaliste lui demandant quel était son cochon préféré : « Mon cochon préféré, c’est une petite cochonne, c’est mon épouse. » (au Salon de l’agriculture, à Paris, 24 février 2009)
Une telle saillie fait honte à un représentant élu, et mérite un collier de plomb. Les Chiennes de garde assurent madame Lassalle de toute leur sympathie dans cette épreuve. Leur député-e préféré-e, c’est une personne qui élève le débat au-dessus de la fosse à purin.
Voir sur le site la liste des autres machos sélectionnés.
Depuis 1999, les Chiennes de garde aboient pour qu’on respecte la dignité des femmes, et montrent les crocs à des machos qui se permettent d’insulter des femmes en public de manière sexiste.
Le Manifeste des Chiennes de garde a été signé par des dizaines de milliers de personnes, qui demandent une loi-cadre contre les violences faites aux femmes. »
( Communiqué des Chiennes de garde)
http://www.chiennesdegarde.com/