Sur 27 pays de l’Union, 16 ont maintenant adhéré à l’euro, mais cela ne se fait pas sans contradiction et grincements de dents. Car il était prévisible que les conditions d’entrée dans la zone euro ne pouvaient aller sans certains sacrifices. Mais il est également certain que l’euro est un pas obligé vers un mode de gouvernance économique et politique homogène et unique pour tous les pays de l’Europe des 27.
Certains pays, se présentent en dirigeants naturels de la zone euro, d’autres en éternels assistés, qui attendent tout de l’Euro et de l'Europe. Ce qui rend difficile la pérennisation d’une monnaie unique dans un ensemble aussi disparate. Surtout quand l’Euro à la prétention de représenter, à égalité, chaque pays de l’union. Ce qui est objectivement, et dans les faits, tout à fait fallacieux.
Car, dans la réalité, l’Europe reste un conglomérat d’intérêts où chacun entend tirer son épingle du jeu. Surtout, lorsque des négociations juteuses sont en cours. Comme ce fut le cas, par exemple, de l’Allemagne pour l’acheminement du gaz russe ou sa volonté d’accords uniquement bilatéraux avec les anciens pays du bloc soviétique. Sans que cela ne la gêne aucunement pour se porter contre les accords des pays de la méditerranée et même de les torpiller, car les jugeant non-européens. Accords qui auraient pourtant apporté une goulée d’air aux pays de la méditerranée ; notamment à la Grèce.
Certains pays de l’union n’hésitent pas non plus à se faire une concurrence déloyale, en tirant, par exemple, les prix vers le bas. Donc l’Europe a du mal à se construire, sous fond de mésentente, et surtout à trouver un mode gouvernance économique et politique concerté et viable.
En outre, les Agences de notation qui décident de la solvabilité des pays sont toutes américaines. D’où une fluctuation l’euro dans le sens de leurs intérêts, qui sont souvent spéculatifs ; expliquant leur acharnement récent contre la Grèce. Ce qui rend plus urgent que jamais la création d’une Agence de notation Européenne.
Chantal Sayegh-Dursus
Articles précédents:
Finance : Les limites de la Banque Centrale Européenne