26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 10:21

 

 Cristovao Buarque

 

Cristovao Buarque

 

Internationalisation

 

  

La forêt d’Amazonie représente plus de 400 millions d’hectares, un écosystème unique, complexe et colossal, un exceptionnel Patrimoine  de  l’Humanité.

 

http://classes.belem44.free.fr/portrais/foret.html  

 
Pendant un débat dans une université aux Etats-Unis, en novembre 2000 le ministre de l'Éducation Cristovao Buarque, fut interrogé sur ce qu'il pensait au sujet de l'internationalisation de l'Amazonie.

 

Le jeune étudiant écologiste américain commença sa question en affirmant qu'il espérait une réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien.
 


         Voici la réponse de M. Cristovao Buarque.
 
« En effet, en tant que Brésilien, je m'élèverais tout simplement contre l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que soit l'insuffisance de l'attention de nos gouvernements pour ce patrimoine, il est nôtre.
 
En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie soit internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour toute l'humanité. Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions internationaliser l'Amazonie, alors nous devrions internationaliser les réserves de pétrole du monde entier.

Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité que l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres des réserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter ou de diminuer l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non son prix.

De la même manière, on devrait internationaliser le capital financier des pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous les hommes, elle ne peut être brûlée par la volonté de son propriétaire, ou d'un pays.

Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par les décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale. Nous ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des pays entiers pour le bon plaisir de la spéculation.
 
Avant l'Amazonie, j'aimerai assister à l'internationalisation de tous les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à la seule France. Chaque musée du monde est le gardien des plus belles œuvres produites par le génie humain. On ne peut pas laisser ce patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d'un seul propriétaire ou d'un seul pays.

Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer avec lui le tableau d'un grand maître. Avant que cela n'arrive, il faudrait internationaliser ce tableau.
 
Pendant que cette rencontre se déroule, les Nations unies organisent le Forum du Millénaire, mais certains Présidents de pays ont eu des difficultés pour y assister, à cause de difficultés aux frontières des Etats-Unis. Je crois donc qu'il faudrait que New York, lieu du siège des Nations unies, soit internationalisé. Au moins Manhattan devrait appartenir à toute l'humanité. Comme du reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de Janeiro, Brasília, Recife, chaque ville avec sa beauté particulière, et son histoire du monde devraient appartenir au monde entier.
 
Si les Etats-Unis veulent internationaliser l'Amazonie, à cause du risque  que fait courir le fait de la laisser entre les mains des Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire des Etats-Unis. Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables d'utiliser de telles armes, ce qui provoquerait une destruction mille fois plus vaste que les déplorables incendies des forêts Brésiliennes. Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence des Etats-Unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des réserves florestales du monde en échange d'un effacement de la dette.
 
Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que tous les enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller à l'école. Internationalisons les enfants, en les traitant, où qu'ils naissent, comme  un patrimoine qui mérite l'attention du monde entier. Davantage encore que l'Amazonie.

 

 Quand les dirigeants du monde traiteront les enfants pauvres du monde comme un Patrimoine de l'Humanité, ils ne les laisseront pas travailler alors qu'ils devraient aller à l'école; ils ne les laisseront pas mourir alors qu'ils devraient vivre.

En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et seulement à nous ! »

 

La presse nord-américaine a refusé de publier ce texte. Et pourtant en l’an 2000, la crise des subprimes n’existait pas encore... Ils auraient peut-être du.

 

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 22:17


LE DRAPEAU FRANCAIS

Selon le livre de Pierre Merle «  L’élève humilié : l’école un espace de non-droit ? », les principes républicains, d'égalité de chances pour tous, semblent être foulés du pied.  

« Présentation de l'ouvrage :

Contrairement à une idée généralement défendue par l'institution scolaire, les notes constituent une mesure imparfaite du niveau scolaire des élèves. Il existe des biais - c'est-à-dire des erreurs systématiques - de mesure de la compétence des élèves par leurs professeurs. La notation d'une copie est différente selon l'académie, l'établissement, la classe et même les caractéristiques de chaque élève (origine sociale, sexe, redoublement...).

Pourquoi de telles différences entre des mesures anonymes et la mesure des compétences des élèves par leurs enseignants ? À partir d'une enquête menée auprès des professeurs, l'ouvrage montre comment la notation d'une copie résulte d'un véritable processus de fabrication. Dans le quotidien de leur classe, les enseignants mettent en œuvre, plus ou moins consciemment, de véritables stratégies d'évaluation.

Contrairement aux apparences, les notes scolaires résultent d'une sorte de bricolage car les professeurs cherchent à atteindre des objectifs multiples et contradictoires : prévenir le découragement des plus faibles, éviter le relâchement des meilleurs, limiter la contestation... Les enseignants doivent aussi respecter des normes d'évaluation spécifiques à leur discipline, leur établissement, la classe, etc...

Même les épreuves du baccalauréat n'échappent pas à un processus de fabrication. La correction des épreuves écrites est un processus très réglementé par des commissions diverses qui définissent précisément les modalités de correction des copies. Il en est de même des oraux et des délibérations des jurys. Malgré le souci constant de l'équité, l'institution scolaire peine à assurer l'égalité de traitement des élèves. L'ouvrage propose quelques pistes qui contribueraient à une meilleure justice scolaire.

Biographie de l'auteur:

Pierre Merle, sociologue, est professeur d'université. Il enseigne à l'IUFM de Bretagne. Il a notamment publié Sociologie de l'évaluation scolaire (1998), La démocratisation de l'enseignement (2002), L'élève humilié. L'école : un espace de non-droit ? (2005) ».


 

«  L’élève humilié : l’école un espace de non-droit » de Pierre Merle chez PUF

http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/menace-un-eleve-de-seconde-est-rescolarise-en-3e-25-02-2010-828867.php






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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 21:47

On est en droit de se demander si Patrick Devedjian n’a pas outrepassé ses droits ?   


Quand nous apprenons que le département des Hauts-de-Seine, vient de supprimer la subvention annuelle de 900 000 euros à l’Université de Nanterre, qui enseigne à 30 000 étudiants et emploie 2150 salariés, alors que parallèlement  Le Pole Léonard de Vinci et ses 3000 étudiants se voit attribué une subvention de 10 millions d’euros, ajoutée aux nombreux travaux de rénovation qui y ont été faits.


Le croire serait confondre les effets et les causes :



Les points clés de la Réforme des Universités,  dans La Loi Autonomie et Liberté des Universités n°2007-1199 du 10 aout 2007, posait déjà les premiers jalons de cette  pratique.


Une lettre adressée  par Nicolas Sarkozy et François Fillon, le 5 juillet 2007,  à Valérie Pécresse Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, définissait  les grandes lignes de cette Réforme :

  

Madame la Ministre,

 (…)  mettre fin à l’inacceptable gâchis que représentent l’échec universitaire et l’inadéquation de nombreuses filières d’enseignement supérieur aux besoins du marché du travail. (…) conduire rapidement plus de bacheliers vers l’enseignement supérieur, plus d’étudiants vers le diplôme, plus de diplômés vers l’emploi.(…) dans un délai maximum de cinq ans (…)  moyens attribués aux établissements d’enseignement supérieur en fonction de leurs résultats en matière d’accès de leurs étudiants au diplôme et d’insertion de leurs diplômés sur le marché du travail. (…) Nous voulons que la France devienne un lieu d’excellence universitaire et scientifique. Vous identifierez quelques campus universitaires susceptibles de devenir des campus de réputation mondiale, en particulier le plateau de Saclay qui sera considéré comme un grand chantier présidentiel. Vous veillerez à la création de campus de réputation européenne dans les régions. Les conditions de l’emploi scientifique seront intégralement revues afin de retenir nos meilleurs éléments et d’attirer les meilleurs enseignants et chercheurs du monde entier et de leur offrir des conditions de travail, de carrière et de rémunération valorisant le talent et la compétence, et comparables à la situation des chercheurs et des enseignants dans les autres grandes nations développées. (…) l’augmentation du nombre de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, aussi bien dans les filières courtes que longues, l’amélioration du rang de nos établissements d’enseignement supérieur dans les classements internationaux, avec l’objectif de classer au moins deux établissements français parmi les 20 premiers et 10 parmi les 100, l’augmentation de notre effort de recherche et de développement pour atteindre 3% du PIB d’ici 2012 et l’amélioration nette de nos performances en termes de dépôt de brevets, publications scientifiques, et accueil d’étudiants, enseignants et chercheurs étrangers.

Le Président de la République                                             
Nicolas Sarkozy  

Le Premier Ministre 
François Fillon

 

 

Donc que Patrick Devedjian considère que l’Université de Nanterre ne soit pas apte à fournir les cadres nécessaires au Quartier d’Affaires des Hauts-de-Seine, et ne présente même aucun intérêt pour le Département, la Loi telle qu’elle a été votée le rend inattaquable.


Mais cette loi ne faisait que valider une pratique existant depuis toujours :


Dans un article de Chantal Sayegh-Dursus qui parut dans le journal LE LYCEEN du mois de Juin 2008,   elle est clairement explicitée :

"UNIVERSITE OU ECOLE ?

 

Avantages et inconvénients

 

L’Université

 

 L’Université est incontournable pour les études médicales ou juridiques.

Certaines filières concurrencent avantageusement les Ecole de Commerce, tels les Master en Sciences de Gestion (MSG), les Master des Sciences et Techniques Comptables et Financières (MSTCF),  les Instituts Universitaires professionnalisés (IUP) ou les Méthodes informatiques appliquées à la Gestion (Miage). Certains DEA et DESS professionnels, dispensent un enseignement correspondant à la seconde année de Master des écoles de Commerce. Ils seront totalement accrédités pour vous permettre d’envisager une thèse de Doctorat,  que vous préparerez, en trois ans, en tant que doctorant. Ce qui n’est pas toujours possible en venant d’écoles privées, même conventionnées. 

 

L’Université s’est aussi ouverte, depuis peu, à l’apprentissage et de nombreuses passerelles existent jusqu’au troisième cycle.

 

Bien qu’elle soit jusqu’à ce jour gratuite, hormis les coûts d’inscription,  et gérée par la carte scolaire l’entrée à l’Université nécessite une bonne préparation préalable et une autonomie certaine. Car les cours, souvent magistraux, demandent un investissement et un travail personnel non négligeable. En outre, les TD sont généralement bondés et seule une motivation à toute épreuve vous permettra de surmonter la première année, où en moyenne un étudiant sur deux est recalé.

De plus, avant de s’engager dans un cursus, il est prudent de vérifier si les filières envisagées seront en mesure de vous former à un métier à terme ou à la préparation d’un concours (le Capes, l’Agrégation ou l’ IUFM).

Choisir une filière bateau en attendant d’être fixé sur votre future vocation est fortement déconseillé, car cela conduit habituellement à de cruelles déceptions.     

 

 

Les Grandes Ecoles

 

Les étudiants y sont admis sur dossier et également après des concours très sélectifs, précédés généralement de deux  années de prépa. 

Les Grandes Ecoles sont payantes et coûtent, de plus, beaucoup plus cher à l’Etat que les Universités. Grâce à  ce  budget très important, les enseignants recrutés, souvent les meilleurs  de leurs spécialités, sont aussi des professionnels du monde de l’entreprise.

Dans ces Ecoles, l’étudiant  reçoit la meilleure préparation possible pour son futur métier.

Les nombreux stages qui jalonnent sa formation lui permettent de se familiariser progressivement et tout en douceur avec son futur emploi.

A la fin de ses études, qui sont généralement de cinq ans,   il sera  pleinement opérationnel et pourra ainsi intégrer le monde du travail (80%) avec facilité. De plus les contacts qu’il aura initiés pendant ses stages ainsi que le parrainage des anciens de son Ecole, constitué de cadres d’entreprises issus souvent des mêmes Ecoles, lui assureront dès le début une intégration optimale dans son poste.

 

 Cependant l’entrée dans ces Ecoles a un coût. L’étudiant devra passer de nombreux concours et ceci dans différentes Ecoles avant d’être accepté. Il devra, en effet, postuler dans plusieurs afin d’avoir la possibilité  de multiplier les chances d’être choisi afin d’en sélectionner la meilleure. Tous ces concours sont payants et très onéreux. Il devra également se déplacer pour les passer dans différentes villes de l’hexagone et prévoir d’y séjourner un à trois jours.

Une fois admis il devra trouver un logement sur place et un financement pour les cinq années d’études.   

 

S’il est parfois reproché aux élèves des Grandes Ecoles d’être préformatés et d’être désarmés devant l’imprévu,  nul ne pourra les accuser de ne pas adhérer à la culture de leur entreprise.



 

 

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